Les théories sur l’éducation bienveillante se retrouvent actuellement chez tous les libraires, articles de journaux, rapports ministériels et
semblent faire l’unanimité. Encore faudrait-il comprendre de quoi il s’agit exactement et comment la pratiquer au quotidien. Car les méthodes éducatives édictées par des coachs avec leurs règles à suivre pas à pas ne doivent pas instiller l’idée très négative que les parents sont nuls et ne savent pas s’y prendre correctement.

La parentalité bienveillante en théorie et dans les livres

La bienveillance a fait son entrée dans la parentalité et elle est devenue un véritable phénomène de mode ces dix dernières années. Au point que les Ministres européens chargés des affaires familiales citent l’éducation positive comme le modèle à même de protéger les droits des enfants dans un rapport de 2006. Ce terme un peu flou trouve ses origines dans les méthodes de communication non-violente, d’empathie et
d’épanouissement développées des les années 70. Cette éducation est basée sur le respect mutuel et l’écoute de l’enfant en tenant compte de
ses besoins affectifs et de son immaturité émotionnelle. L’éducation bienveillante souhaite éviter les écueils de l’éducation autoritaire des
années 50 où l’enfant devait se plier à l’emploi du temps et à la volonté des adultes et prend le relais de la permissivité et liberté totale des
années 68 qui fait des enfants tyrans n’acceptant pas les frustrations. Si la bienveillance a tant d’adeptes c’est malgré tout parce que chacun
aimerait être traité avec respect et sans a priori en tenant compte des différences entre les enfants et les adultes.

L’éducation bienveillante à l’épreuve de la réalité

Dans la pratique l’éducation positive demande au parent un changement d’attitude : finies les phrases assassines qui donnent toute la faute à
l’enfant quand un verre est renversé ou que sa curiosité l’a amené à dégrader son mobilier. Le mot clef est la communication dans le calme et
des explications succinctes. L’enfant ne doit pas s’identifier à son comportement mais savoir que celui-ci n’est pas souhaité. Entourer
l’enfant et le rassurer au lieu de s’emporter et de l’accuser permet souvent de désamorcer d’autres crises et l’enfant peut gagner en
confiance et en sécurité affective. Au parent de ne pas s’auto-accuser si jamais il ne respecte pas la méthode à la lettre car chacun gagne à être
positif dans l’éducation bienveillante.